Agenda international

Initiatives 2012 - 14 février 2012

Le calendrier du premier trimestre 2012 sur les initiatives européennes

La situation en Europe est particulièrement catastrophique. Une régression sociale sans précédent depuis la seconde guerre mondiale est en train de toucher petit à petit tous les pays européens. Le nouveau traité en voie de finalisation vise à vider les processus démocratiques de tout contenu concret et à instaurer, par divers mécanismes, l’austérité de façon permanente. La crise financière est loin d’être terminée et peut rebondir à tout moment. Les nombreuses mobilisations ayant eu lieu au niveau national n’ont pas permis d’infléchir un tant soit peu les orientations mises en œuvre conjointement par les gouvernements, la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI.

Au niveau européen, après des mois de tergiversations, la Confédération européenne des syndicats (CES) s’est décidé à appeler à une journée européenne de mobilisation le 29 février. Cet appel se fait sur la base du rejet du nouveau traité. Il s’agit d’une prise de position historique de la CES qui a toujours soutenu les traités européens. Au-delà de cette journée de mobilisation, dont il faut espérer qu’elle soit la plus forte possible, un certain nombre d’initiatives sont en préparation. Elles ont en commun, la volonté de rassemblement le plus large pour élaborer des propositions alternatives et s’engager dans l’action.

La Joint Social Conference (JSC)


La JSC regroupe des forces du mouvement syndical et des réseaux associatifs européens. Si ce cadre est encore limité, il s’est notablement élargi depuis sa création il y a trois ans, notamment sur le plan syndical. Au niveau français, y participent notamment Solidaires, la FSU, la CGT, Attac, la Fondation Copernic ; au niveau européen, la CSC, la FGTB, la CGIL, ELA, la CGTP, CITUB, Verdi (de temps en temps), l’EPSU (la fédération des services publics de la CES), ETUI (l’institut de recherche de la CES), ETF (la fédération européenne des transports), ainsi qu’un certain nombre de réseaux associatifs (TNI, SOLIDAR, EAPN, Transform…). La JSC vise à être un cadre de débat permettant à la fois l’élaboration de propositions alternatives et la discussion sur les questions de stratégie d’action. Son objectif est de contribuer à la constitution d’un mouvement social européen.

La JSC organise une conférence les 29 et 30 mars à Bruxelles, centré autour des mesures d‘urgence à prendre pour sortir de la crise. Elle discutera aussi des questions d’action (voir plus loin). D’autre part, un projet d’appel est en discussion en vue de constituer une plate-forme de personnalités qui soutiendraient l’organisation d’un Sommet alternatif européen. Cet appel serait signé, non seulement par des responsables associatifs ou syndicaux, mais aussi par des politiques. Ce sommet vise à faire dialoguer responsables politiques, associatifs, syndicaux et intellectuels critiques pour essayer de dégager des convergences en matière de propositions susceptibles de répondre à la situation actuelle. La perspective de ce sommet alternatif serait discutée le 30 mars après-midi en présence de responsables politiques clairement opposés au néolibéralisme et au cours actuel de la construction européenne.

L’initiative du Parti de la gauche européenne (PGE)


Ce processus entre en résonance avec celui organisé par le PGE qui se situe aussi dans la perspective de construire un sommet alternatif. Dans ce cadre, le PGE organise le 30 au soir et le 31 mars à Bruxelles une initiative visant aussi à faire dialoguer responsables politiques, associatifs, syndicaux et intellectuels critiques. Il est significatif qu’une telle initiative ait lieu dans la salle de la CSC (confédération des syndicats chrétiens). Un certain nombre de responsables syndicaux et associatifs ont donné leur accord pour y participer et un des animateurs de la JSC devrait y prendre la parole. L’union syndicale Solidaires a été contacté.

L’initiative de la JSC et celle du PGE montrent que la gravité de la situation fait bouger les lignes avec une volonté partagée de construire le front le plus large possible afin de montrer qu’existe au niveau européen une autre voie que celle imposée par les marchés et les classes dominantes. Cela ne signifie pas que les divergences aient brusquement disparu, mais que la volonté existe pour essayer d’avancer ensemble.

Les initiatives d’action


Un certain nombre de réseaux d’activistes allemands (dont Attac Allemagne) se sont réunis à Francfort le 22 janvier pour discuter de perspectives d’action européenne. Une réunion européenne est prévue à Francfort, à l’appel de ces mêmes réseaux, du 24 au 26 février. L’objectif est de discuter sur des initiatives européennes d’action au printemps, notamment à Francfort qui est le siège de la BCE. Si rien n’est encore décidé, il semble que l’on s’oriente à la mi-mai vers des actions de blocage du quartier financier de Francfort, d’action devant la BCE et d’occupations diverses. Dans la situation actuelle, ce type d’action, organisée par des réseaux allemands contre la politique allemande, contre celle de la BCE et contre les banques peut avoir un écho important.

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