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Compléments nous ne paierons pas leur crise

Quel plan de relance

Lorsque l’activité économique se contracte, avec toutes les conséquences sociales que cela entraîne, il est du devoir de la puissance publique d’intervenir.

Mais la nature des plans de relance pose problème. D’une part, ces plans sont conçus uniquement au niveau national. Alors que la zone euro est économiquement intégrée, il faudrait un plan de relance européen s’appuyant sur un budget européen conséquent. Au-delà, le plan de relance français est largement en trompe l’oeil puisque les investissements publics prévus étaient déjà programmés et ont simplement été accélérés.

De plus, ce plan repose sur une erreur de diagnostic en visant à favoriser l’investissement des entreprises. Or ces dernières n’investissent que si elles anticipent des débouchés possibles. La stagnation de l’investissement depuis des années, et maintenant son recul, s’explique par la faiblesse de la demande des ménages. La question du pouvoir d’achat est donc décisive. En préférant faire des cadeaux au patronat plutôt que de mener une politique d’augmentation forte des salaires et des minima sociaux, le président de la République choisit, de fait, le choix de la récession.
Enfin, ce plan de relance fait totalement l’impasse sur les questions environnementales. Il ne s’agit pas simplement de relancer l’activité économique, encore faut-il le faire à bon escient sans que cela aboutisse à aggraver la crise écologique. C’est pourquoi il faut favoriser les investissements en matière de développement des infrastructures ferroviaires, des transports publics, des services publics (santé, éduction, consruction de crèches, problème de la dépendance), de construction et de rénovation des logements... Nous en sommes loin.


Briser la finance de marché !

Il ne s’agit pas simplement de mieux réguler la finance, mais de la soustraire à la logique du profit pour la mettre au service de l’intérêt général. Pour cela il faut :
- limiter la liberté de circulation des capitaux, interdire toute transaction financière avec les paradis fiscaux,

- mettre sous contrôle public les organismes de compensation comme Clearstream et lever le secret bancaire,

- mettre sous contrôle public les agences de notation,

- abandonner les normes comptables basées sur la valeur de marché,

- instaurer un crédit peu onéreux en faveur de l’investissement productif,

- contrôler démocratiquement la Banque centrale européenne et abandonner les critères de Maastricht,

- interdire la titrisation, les transactions de gré à gré, fermer les marchés à terme et interdire les fonds spéculatifs (Hedge Funds),

- taxer les transactions financières, les profits et les plus-values distribués aux actionnaires,

- protéger et soustraire l’épargne populaire à l’emprise de la finance privée,

- limiter les rémunérations des dirigeants d’entreprise et supprimer les rémunérations liées à la valeur de l’action.

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