Crise sociale à La Poste

7 octobre 2016

Réponse de La Poste à l’enquête de RTL : discours lénifiant et cap maintenu vers la catastrophe.

Ce jour, Line Exbrayat, DRH de la branche Courrier de la Poste, répondait aux questions d’Yves Calvi dans la matinale de RTL, suite à l’enquête de la station diffusée hier et qui dresse un constat accablant de la situation des postier-es. Le moins que l’on puisse dire est que, loin de rassurer ces dernier-es, les réponses sont plutôt de nature à nourrir encore plus d’inquiétude.

Notons en passant que c’est la DRH de la branche Courrier qui est montée au créneau, alors que la souffrance au travail touche l’ensemble des métiers. Les facteur-trices bien sûr, mais aussi les guichetier-es, les agents des centres financiers ou même ceux qui travaillent dans les directions. Une cadre de la Direction de la Relation Client a d’ailleurs tenté de se défenestrer, au siège de la direction de la branche courrier à Paris Brune, il y a quatre jours.

Aux questions, précises et étayées, qui lui ont été posées concernant les réorganisations, les rythmes et la surcharge de travail, les suicides, Mme Exbrayat s’est contentée d’opposer le fait que La Poste est une grande entreprise de main d’oeuvre, qui compte 260 000 « collaborateurs ». Si l’on comprend bien ce discours, pour les dirigeant-es, la transformation d’une entreprise qui compte autant de salari-ées s’accompagne inévitablement de dommages collatéraux. En somme La Poste, comme l’armée, a droit à un pourcentage de pertes !

Aux habituels propos lénifiants qui lui font office de communication, la direction de La Poste ajoute de surcroît le mensonge en prétendant, par la voix de Mme Exbrayat, qu’elle ne met pas en place d’organisations modélisées par des logiciels... Ce qui est pourtant avéré, notamment par les cabinets d’expertise ! La direction avançait aussi hier une somme de 30 millions d’euros dévolue à la santé et sécurité au travail, soit 0,27% de la masse salariale !

Il aura fallu la fin de l’interview et une question sur le suicide de notre collègue de Pontarlier pour qu’on entende un peu de compassion dans la bouche de Mme Exbrayat... Mais aucune annonce concrète. Bref, le déni continue, et le siège de La Poste entend bien poursuivre l’application de son plan stratégique, quel qu’en soit le prix.

La fédération SUD PTT, pour faire face à la catastrophe sanitaire, revendique comme mesures d’urgence l’arrêt des réorganisations, l’ouverture de négociations sur le calcul de la charge de travail et des embauches de postier-es correspondant aux besoins.